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Traduction d’un article en anglais de Nicole Arce publié sur Techtimes.com le 30 mai 2018
Une nouvelle
étude capitale qui implique l'analyse de millions de codages
(« codes-barres » dans le texte) d'ADN a grandement démystifié ce que
nous savons aujourd'hui de l'évolution des espèces.
Dans une étude génétique de
grande ampleur, Mark Stoeckle, associé principal de recherches du programme sur
l’environnement humain à l'Université Rockefeller, et David Thaler, généticien
à l'Université de Bâle, ont découvert que près de 90% de tous les animaux de la
Terre sont apparus à peu près au même moment.
Plus précisément, ils ont
découvert que 9 espèces animales sur 10 sont apparues sur Terre en même temps
que les humains, il y a 100 000 à 200 000 ans.
« Cette conclusion est très
surprenante », commente Thaler, « je me suis longtemps opposé avec
acharnement à une telle idée ».
Qu'est-ce que le « code-barre » ADN ?
Au cours de la dernière décennie,
des centaines de scientifiques ont collecté environ 5 millions de « codes-barres »
ADN provenant de 100 000 espèces animales dans différentes parties du globe.
Stoeckle et Thaler ont parcouru ces 5 millions d'empreintes génétiques pour
trouver l'une des découvertes les plus surprenantes sur l'évolution à ce jour.
Il y a deux types d'ADN. La
plupart des gens connaissent l'ADN nucléaire ; c'est l'ADN contenant le schéma
génétique pour chaque individu et est transmis par les parents. Le génome est
fabriqué à partir de sortes de molécules disposées par paires. Il y a 3
milliards de ces paires, qui sont ensuite utilisées pour former des milliers de
gènes.
L'autre type d'ADN, moins connu,
est celui trouvé dans les mitochondries des cellules. Les mitochondries
génèrent de l'énergie pour la cellule et contiennent 37 gènes. L'un de ces
gènes est le gène COI (cytochrome oxydase), qui est utilisé pour créer
des « codes à barres » d'ADN. Toutes les espèces ont un ADN
mitochondrial très similaire, mais leur ADN est également suffisamment
différent pour que nous puissions distinguer les espèces.
Paul Hebert, biologiste et
directeur de l'Institut de la biodiversité de l'Ontario, a mis au point une nouvelle
façon d'identifier les espèces en étudiant le gène COI.
Né au même moment
En analysant le COI de 100 000
espèces, Stoeckle et Thaler sont arrivés à la conclusion que la plupart des
animaux sont apparus simultanément. Ils ont constaté que la mutation neutre
entre les espèces n'était pas aussi variée que prévu. La mutation neutre fait
référence aux légères modifications de l'ADN qui se produisent d'une génération
à l'autre. On peut les comparer aux cernes des arbres, car ils peuvent indiquer
l'âge d'une certaine espèce ou individu.
Quant à savoir comment cela
aurait pu se passer, ce n'est pas si clair. Une des explications probables est
la possibilité qu'un événement soudain ait causé un traumatisme environnemental
à grande échelle et anéanti la majorité des espèces de la Terre.
« Les virus, les âges
glaciaires, l’émergence de prédateurs plus coriaces, la disparition de proies…tout
cela peut provoquer des périodes où la population d'un animal chute brusquement »,
explique Jesse Ausubel, directeur du Programme pour l'environnement humain.
Ces périodes-là donnent lieu à
des changements génétiques radicaux sur la planète, provoquant l'apparition de
nouvelles espèces. Cependant, la dernière fois qu'un tel événement s'est
produit, c’était il y a 65 millions d'années, lorsqu'un astéroïde a frappé la
Terre et anéanti les dinosaures ainsi que la moitié des autres espèces de la
planète.
L'étude
est publiée dans la revue Human Evolution.
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